#lachronique de monsieur toutmoncinema revient sur la légende Sergio Leone ...
Le cinéma de Sergio Leone a traversé les générations pour être encore de nos jours, plus de 30 ans après sa mort, une véritable référence.
Référence d'un savoir-faire, d'un savoir raconter, d'un savoir filmer ... bref d'un savoir plaire, d'un savoir être ... unique.
Au firmament d'un genre, le western qui a fait les heures de gloire du cinéma hollywoodien, un pur talent italien va en détourner les codes aussi bien dans le fond que dans la forme pour entrer, à son tour, dans la légende ... par son style novateur, son approche de la mise en scène et son utilisation de la musique d'un certain Ennio Morricone.
Alors, offrons-nous un retour sur ce qui a fait sa légende, notre légende ... ou le bonheur d'un cinéma que nous aimons tant.
Ben Hur (1959)
William Wyler - Charlton Heston
Son nom, Sergio Leone. Fils d'un pionnier du cinéma italien dont la carrière a tourné court pour raisons politiques. Il débute comme assistant de Vittorio de Sica pour "Le voleur de bicyclette", avant de faire ses armes, auprès de quelques grands réalisateurs américains, dans le Péplum.
La légende veut qu'il fut partie prenante de la fameuse scène de la course de chars dans "Ben Hur" de William Wyler, ce qui lui valu de pouvoir réaliser quelques péplums à son tour, des films quelque peu passés dans l'oubli depuis ... dont un certain « Colosse de Rhodes » … avant de se faire définitivement un nom avec "La trilogie de l'homme sans nom".
Le bon, la brute et le truand (1966)
Sergio Leone - Clint Eastwood, Lee Van Cleef, Eli Wallach
Tout a donc véritablement commencé par ce qui a valu à Sergio Leone la paternité d'un genre passé depuis à la postérité ... le bien nommé "Western Spaghetti", même si ce terme, comme il le disait lui-même , est un des plus cons qu’il est entendu de sa vie …
Toujours est-il que là, la grande légende de l'ouest américain est passée à la moulinette italienne (ou européenne). Celle où le héros n'a plus rien d'un modèle de vertu, car il nous ressemble, avec nos doutes, nos failles, nos faiblesses.
Un héros sans nom, sans doute parce qu'en fait, il a tous les noms, nos noms ...
Un héros incarné par un quasi inconnu à l'époque, Clint Eastwood.
Trois films coup sur coup, entrés depuis dans la légende sous le nom de trilogie de l'homme sans nom ou trilogie du dollar : "Pour une poignée de dollars" (1964), "Et pour quelques dollars de plus" (1965) et "Le bon, la bute et le truand" (1966)
Il était une fois dans l'ouest (1968)
Sergio Leone - Charles Bronson, Claudia Cardinale, Henry Fonda
Alors que Sergio Leone voulait tourner la page du western, il est rattrapé par Hollywood.
Les grands studios insistent ... pour du western, son western.
En sortira une nouvelle trilogie, celle des "Il était une fois ..." qui s’ouvre sur "Il était une fois dans l'ouest" désormais considéré comme le chef d'oeuvre du "Western Spaghetti".
Ici, la légende de la conquête de l'Ouest est certes malmenée, mais sans doute aussi plus réaliste, plus proche de nos contradictions humaines ...
Un film boudé à sa sortie par les Etat-Unis, qui ont sûrement mal vécu de voir le grand (et gentil) Henry Fonda endosser le rôle d'un tueur d'enfant, là où bien au contraire l'Europe lui fit un triomphe.
Un casting 4 étoiles, tout l'art de la mise en scène - à son sommet - de Sergio Leone - le tout magnifiquement servi une fois encore par les mélodies d'Ennio Morricone ... et un mystérieux joueur d'harmonica (Charles Bronson).
Il était une fois la révolution (1971)
Sergio Leone - James Coburn, Rod Steiger
Après la conquête de l'ouest, Sergio Leone s'offre un léger saut dans le temps ... avec les années 1910 et l'envers du décor du mythe américain ... le temps de la révolution.
D'ailleurs, le petit nom de code du film pour les intimes "Duck, You Sucker" (littéralement : "Baisse-toi, idiot !", mais traduit dans la version française par : "Planque-toi, connard !") en dit long ... sur ses intentions.
Un dernier western. Et le face à face légendaire de John/James Coburn - un Irlandais, membre de l’IRA en fuite et spécialiste en explosifs - et de Juan/Rod Steiger - un petit pilleur mexicain de diligences.
Deux personnages qui passent leur temps à se chamailler, comme le ferait un vieux couple ....
Il était une fois en Amérique (1984)
Sergio Leone - Robert De Niro, James Woods, Elizabeth McGovern
Son ultime film ... et, pour beaucoup, son ultime chef d'oeuvre !
"Il était une fois en Amérique", où Sergio Leone nous conte son Amérique à lui. Celle qui va des années 30, avec la prohibition, à la fin des années 60.
Nous ne sommes plus dans le mythe, mais au coeur de thèmes chers au réalisateur : les amitiés d'enfance, l'amour, la luxure, l'avarice, la trahison et les relations brisées.
L'histoire de Noodles, Max, Deborah et les autres ...
L'histoire d'une Amérique et d'un sourire, entré depuis dans la légende, celui de Robert De Niro (Noodles) en pleine déperdition dans une fumerie d'Opium.
Sergio Leone est parti trop tôt (comme tant d'autres ...) d'une crise cardiaque à l'aube de ses 60 ans.
L'ironie de sa légende veut que ce soit arrivé juste après avoir visionné le film "Je veux vivre !" de Robert Wise.
Mythe ou réalité ?
Peu importe, tant le cinéma de Leone transpire la vie, la vraie vie - par-delà le Bien et le Mal, le Blanc et le Noir - juste une part de lucidité sur l'âme humaine.
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Pour la séance (d'écoute) de rattrapage du podcast de "monsieur toutmoncinema", c'est ici que ça se passe :
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